Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’un parfum singulier, Angel, de Thierry Mugler.
Thierry Mugler révolutionne le monde de la parfumerie
1979, Thierry Mugler, le couturier français audacieux confie au magazine américain Women’s Wear Daily qu’il travaille sur un parfum, qu’il fait des expériences pour créer une fragrance tellement délicieuse qu’on aura envie de la croquer.
Et c’est treize ans plus tard seulement que le couturier tient sa promesse ! Il aura fallu plus de 630 ans essais, pour proposer au monde ce parfum inédit.
Très ambitieux, ce projet a été mené à bien par trois personnes en soutien au créateur : Christian Courtin-Clarins, le partenaire financier, Véra Strübi, la directrice de la division Thierry Mugler Parfums nouvellement créée, et le parfumeur grassois Olivier Cresp à qui l’on doit par exemple Ange ou Démon, Black Opium, Midnight Poison, Kokoriko, Nina Ricci, et bien d’autres.
Angel, le parfum gourmand de l’enfance
Grâce à cette équipe de choc, Thierry Mugler réalise son rêve d’enfant : créer un parfum madeleine Proust, qui parle de fêtes foraines, de Barbapapa, de goûters d’anniversaires et du parfum de sa mère, qui portait le parfum oriental iconique Shalimar.
Ainsi naît Angel. Un parfum hors du commun, le premier de la catégorie des ambrés gourmands, caractérisés par leur note de caramel.
Oui, vous avez bien entendu! Thierry Mugler révolutionne le monde de la parfumerie en 1992 en proposant le premier parfum créé à partir d’un arôme utilisé dans l’industrie alimentaire.
L’éthyl maltol, plus communément connu sous le nom de Veltol, est une molécule née en 1969 dans les laboratoires de l’entreprise suisse Firmenich dont l’arôme rappelle la praline, le caramel et les fruits confits.
La formule retenue par Olivier Cresp est minimale et mêle le veltol à la vanille et au patchouli, les composantes récurrentes des ambrés classiques comme Shalimar pour la vanille et des chyprés pour le patchouli comme Coco Mademoiselle.
Le veltol donne à cette proposition olfactive une tournure totalement inattendue, à l’image des créations du couturier star des années 80 et 90s.
Un flacon étoile, ode à « l’ange gardien » de Thierry Mugler
Parlons du flacon maintenant. Vous l’avez forcément en tête !
Il s’agit d’un flacon bleu glacier translucide en forme d’étoile. Pas n’importe quelle étoile en réalité ! Il s’agit de cette étoile un peu plus brillante que les autres, un peu plus bleutée que le jeune Thierry Mugler aimait observer, allongé sur les bancs des jardins publics. Il confie que pour lui cette étoile était un peu comme un ange gardien. Elle le suivait partout, et qui le guidait aussi, d’une certaine façon.
Une étoile qui évoque pour lui le bonheur, la lumière mais aussi l’infini, l’air pur, l’horizon sans frontière. Le flacon d’Angel est donc une porte ouverte vers le rêve, vers un monde merveilleux.
Pas de doutes, c’était bien le nom et la forme de flacon qu’il fallait offrir pour écrin à ce premier parfum mythique et addictif !
Par sa forme inhabituelle, la création du moule d’Angel en cristallerie est d’ailleurs un défi technique relevé avec succès par le designer industriel Jean-Jacques Urcun, ami et complice du couturier.
Les égéries Angel dans les 1990s
Pour finir, j’aimerais vous parler des égéries qui ont représenté le parfum dans les années 1990s. La première est une mannequin française, Estelle Lefébure, que Thierry Mugler photographie lui-même en haut d’un building à New-York. Mais celle qui va le plus marquer la communication du parfum sera Jerry Hall. Elle apparaît moulée dans une robe sirène et allongée au sommet d’une dune de sable au Nouveau-Mexique.
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Merci pour votre écoute ! A bientôt !