Chères lectrices et lecteurs, voici un article que je suis fière de vous présenter !
J’ai eu la chance de rencontrer l’équipe de Maison Lejaby directement au siège, et de faire un reportage sur les Ateliers de Maison Lejaby !!!! Voici la première partie de cet article exclusif, consacré à la partie Style de la création de collections lingerie.
La (re)naissance de Maison Lejaby
Avant toutes choses, quelques mots sur Lejaby, devenue Maison Lejaby lors de la reprise de l’entreprise en 2012 par Alain Prost, ex- PDG de la marque de lingerie de luxe La Perla. A l’origine, il y avait Louis Neyron et le Docteur Rasurel, auprès de qui Louis Neyron avait trouvé une caution médicale pour la création en 1884 d’une nouvelle marque de dessous en laine qui laisse respirer la peau, Rasurel.
La maison a évolué progressivement, avec la création de la marque Lejaby par une des branches de la famille (par Gabrielle « La Gaby » Viannay en 1930. Déjà pionnière, Lejaby est l’une des premières sociétés à exploiter le Lycra, nouvelle matière révolutionnaire à l’époque. Une histoire qui suit l’histoire de l’émancipation des femmes, comme aime à le rappeler M. Prost.
Je vous avais d’ailleurs déjà raconté l’histoire de la lingerie, si vous avez envie de relire cette série d’articles 🙂
D’évolutions en rachats, après la fusion Lejaby / Rasurel en 1970, la marque a changé de mains plusieurs fois avant d’être placée en liquidation judiciaire en 2011. Rappelez-vous ces articles dans la presse, au sujet des salariées de Lejaby, qui faisaient grève. Une situation difficile, dont l’entreprise se sort progressivement, à force de travail, de réorganisations et de stratégie, guidée par Alain Prost. Aujourd’hui la Maison Lejaby a développé de nouvelles collections et changé de positionnement, en simplifiant ses gammes, et en s’affirmant désormais comme marque de lingerie de luxe.
Comment naît une collection lingerie Maison Lejaby ?
Au commencement, il y a bien sûr une recherche de tendances : des thématiques de collection (ex : les Ballets Russes pour l’automne 2014) explorées par les stylistes de la marque environ 14 à 18 mois en amont des lancements (donc par exemple : la collection lingerie été 14 a été dessinée il y a un an et demie !). Les stylistes s’inspirent de l’actualité, des expositions, de leurs voyages etc. Si vous voulez en savoir plus sur l’élaboration de tendances, vous pouvez relire mon article sur les carnets de tendances par les bureaux de styles 😉
Ce travail s’effectue en parallèle du travail des modélistes, qui vont de leur côté travailler les formes et les matières (auprès des fournisseurs).
Tous les modèles de soutien-gorge ne sont pas renouvelés à chaque collection. La plupart sont des références permanentes, réinterprétées. Les nouveautés sont souvent inspirées des archives numérisées des collections Lejaby antérieures. Dans les classiques Lejaby, il y a par exemple le modèle Liberty né dans les années 70s, lors de la révolution sexuelle et de la tendance « Soutien-gorge aux orties » , et le modèle Nuage (ci-dessous), microfibre sans couture, invisible et confortable, né dans les années 90s.
Ce travail donne lieu à la fabrication de prototypes (un par taille et par bonnet, c’est vous dire le nombre de modèles différents!), qui sont ensuite lavés et portés par quelques unes des 200 femmes de l’entreprise.
Les modèles sont ainsi réajustés et améliorés avant d’être validés pour la production. La décision finale est prise conjointement entre la Direction Style et le Marketing.
Colette Candela, Directrice du Style, nous parle du métier : « Avec l’évolution des techniques et des matières, le métier a beaucoup évolué ces dernières années. Il demande aujourd’hui d’être à la fois créatifs et logisticiens« . La créativité n’est en effet plus suffisante. C’est pourquoi les stylistes travaillent main dans la main avec les ingénieurs.
Un travail passionnant !