Grâce à Larousse, j’ai découvert le travail d’Hilda Glasgow, illustratrice américaine qui a marqué la mode des années 40 à 70. Raconté par sa petite-nièce, Jen Wittes, ce beau-livre est un must si vous voulez en savoir plus sur sa vie.
Hilda Glasgow, illustratrice de mode
Née à Brooklyn un peu par hasard – ses parents immigrants russes ayant fait deux fois la traversée atlantique dans un sens puis l’autre avant de se décider pour de bon – Hilda grandit à New-York, entre la bijouterie et le commerce de diamants tenus par son père, et les boutiques de confection pour dame que tenait sa mère. La période est propice aux initiatives, la famille travaille dur, et Hilda gardera cette valeur et ce goût pour entreprendre toute sa vie. Peu à peu, dans cet environnement favorable au design et à la création, Hilda forge son goût et développe des talents artistiques. Elle suivra, sur l’insistance de sa mère, les cours de la prestigieuse école d’illustration le Pratt Institute.
Ses premiers croquis, elles les vend en 1933 à Vogue dix dollars pièce, une fortune à l’époque, en pleine Dépression économique, sur les encouragements de sa mère, qui la pousse à continuer malgré les difficultés. Parallèlement, elle travaille aussi pour des maisons d’édition pour enfants et continue à prendre des cours d’art à l’Arts Students League, où elle rencontre son mari, Bernie.
Les années 1940, en particulier la deuxième guerre mondiale, sont une opportunité pour l’industrie de la mode, et Hilda se consacre à ce domaine d’activité. Elle continue à dessiner pour Vogue, mais aussi pour d’autres magazines de renom : Glamour, Ladies Home Journal, Women’s Day, etc. Très talentueuse, elle a le chic pour travailler vite et proposer des croquis qui donnent vie aux vêtements : elle sait rendre les tissus, leur tombé, leur densité, et bientôt elle travaille pour des grands magasins comme Saks, Macy’s, B. Altman & Co.,pour des marques comme Vanity Fair Lingerie, etc. et pour des agences de publicité, des donneurs d’ordre qui lui seront fidèles pendant toute sa carrière. Hilda Glasgow gagnait bien sa vie et subvenait aux besoins de sa famille pour grande partie, ce qui était révolutionnaire à l’époque !
Les années 60 et le boom de la photo d’une part, la maternité (à 45 ans!) d’autre part poussent Hilda Glasgow a se tourner vers d’autres activités. Elle commence par exemple à dessiner des poupées de papier, avec leur garde-robe. Avec les années 70s, elle se met au canevas, et développe avec sa soeur une activité de canevas en kits qu’elle vend dans les foires à l’artisanat, donnant naissance à la Fabrique à Idées, une société de vente par correspondance d’articles divers pour bébé et enfants notamment (porte-clés, cubes, petites voitures, etc.). A la mort de sa soeur, elle se lance dans la confection de bijoux, passion héritée de son père et de son enfance passée à trier les pierres dans sa boutique. Elle finira sa vie dans la résidence où vivait sa soeur aînée, à tenir la boutique de cadeaux. Infatigable Hilda !
J’aurais beaucoup aimé rencontré cette femme dynamique et volontaire, qui a toujours suivi ses envies et réussi à force de travail et de passion !
30 ans de mode en dessins
Maintenant que je vous ai alléchés par la vie de cette femme fabulleuse, voici quelques unes de ses illustrations. La fille d’Hilda, Liz, propose d’ailleurs des reproductions de ces dessins sur son site The White Cabinet, du nom du meuble dans lequel Hilda rangeait tout son travail.
J’adore la précision du trait, la finesse du dessin, l’élégance des poses et des toilettes. Magnifique !
Mes pages préférées ? Les pages de fin, où toutes les illustrations du livre sont reprises selon une frise chronologique. Un régal pour les yeux !
Son travail n’est pas sans me rappeler quelques dessins de Gruau ou… Garance Doré ! La même sobriété du trait, la même finesse, la même élégance sobre et chic.
Qu’en pensez-vous ?
A découvrir : les 5 livres d’illustrations de mode recommandés par Liz Glasgow.
Merci Larousse 🙂