Le retour de la maison Courrèges, par Stelda, du blog http://stelda.blogspot.fr, que nous vous conseillons 🙂 Merci Stelda !
Courrèges ? un nom quasi inconnu des moins de 30 ans mais un style qui n’a pas pris une ride. PVC, mini jupe, robes lunaires : Courrèges brasse instinctivement architecture, industrie et mode. Tout ce qui rassemble les stylistes aujourd’hui.
Un style emblématique des 60’s
Lancée en 1961, Courrèges est sorti des codes de la mode traditionnelle grâce à son fondateur éponyme, André Courrèges.
Ingénieur, il entre chez Balenciaga sur un coup de tête dans les années 50. Comme Cardin qui fait ses toiles chez Dior, Courrèges apprend encore et encore du couturier le plus glamour de l’époque pour ensuite recréer une mode féminine exceptionnelle par sa simplicité et son intemporalité.
Catherine Deneuve, Romy Schneider, Françoise Hardy rendront inoubliables ses petites robes courtes.
La patte Courrèges ?
Un style finalement toujours dans l’air du temps, avec des bottes en vinyle, de petits blousons droits et courts, la mini-jupe bien sûr, les robes trapèzes, les poches plaquées, les gros boutons en plastique, les zips apparents, les encolures près du cou mais travaillées en découpes, les détails arrondis et les plis souples.
2012 : La Maison Courrèges renaît
En perte de vitesse dans les années 80, la maison tombe dans l’oubli.
Depuis plusieurs années, Coqueline, Madame Courrèges, cherchait un repreneur mais ne voulait pas vendre la marque au plus offrant. Elle repousse sans états d’âme les offres des chevaliers du luxe LVMH et PPR pour se tourner vers Jacques Bungert et Frédéric Torloting.
Le tandem co-préside l’Agence de pub Young &Rubicam. Rien à voir avec la couture mais tout en commun avec Courrèges : le flair, la connexion avec les arts et la société, la fantaisie.
Et Coqueline Courrèges de spécifier « Nous leur léguons l’intransmissible : notre pensée, notre raisonnement, notre imagination ». Courrèges est aussi une histoire d’amour.
Aujourd’hui comme dans les années 60, la marque apporte à la mode une bouffée d’oxygène. Ses fondateurs nous rappellent que l’argent ne fait pas tout, que la mode se créée grâce aux passionnés et pas sur business plan et que la vraie richesse d’une maison de couture, c’est son âme.
Rien ne sert de racheter une marque si c’est pour la vider ensuite de son esprit. Autant en créer une ! Economiquement, c’est aussi un calcul à très court terme : Ungaro en a fait les frais récemment…
Objectif 2012 : Perpétuer l’esprit de la maison Courrèges, simple et chic
Avec 20 millions de chiffres d’affaires, une marque tombée dans l’oubli, une clientèle plus réduite que la cuisine d’un T2 à Paris, les deux repreneurs jouent serré.
La trésorerie ne permet actuellement pas d’opérations de prestige ni de défilés. Pour faire (re)connaître Courrèges, Jacques Bungert et Frédéric Torloting misent sur un site marchand attractif et frais et des associations ponctuelles (comme à Noël 2011, une bouteille d’Evian siglée Courrèges pour Colette).
La volonté du tandem est claire : reprendre pied doucement et s’allier une clientèle jeune, à la recherche d’un chic sans chichis. Ils ont surtout un as dans leur manche : le stock d’invendus de Courrèges. 25 000 pièces des années 60 à 2000, entreposées dans l’usine de Pau… De quoi créer une émeute chez les folles de vintage !
Si d’autres grandes marques avaient besoin d’une sérieuse toilette lors de leur reprise, Courrèges, elle, n’a pas besoin d’être relookée. Vuitton ou Burberry avaient un savoir-faire mais pas de style.
Tout l’inverse de Courrèges. Coupes trapèzes mais ajustées, couleurs vives atténuées par des matières mates comme le crêpe de laine, monochromes blancs ou de noirs réveillés par l’éclat du vinyle ou du cuir, tout, chez Courrèges est équilibré et cet équilibre défie le temps.
Le grand retour de la Maison Courrèges passe par un nouveau site internet : www.courreges.com