Cette semaine, nous avons la chance de découvrir l’univers d’Accordéon.
« Accordéon, c’était le nom de ma boutique. »
« J’ai toujours aimé cet esprit guinguette, rétro, des bals populaires. »
Dans sa boutique Cours Vuitton, Graziella vendait de jeunes marques, et quelques accessoires de sa création, de manière occasionnelle.
C’est un peu par hasard, mais aussi grâce à beaucoup d’introspection que la marque est née…
Retour aux Sources
La créatrice d’Accordéon s’est formée notamment auprès d’une figure du prêt-à-porter parisien, Popy Moreni. Elle a travaillé ensuite pour plusieurs fabricants du Sentier.
Quand elle arrive à Lyon, son expérience de la coupe et du modélisme ne correspond pas tout à fait aux techniques employées par les Soyeux, elle change alors de direction, pour devenir distributrice, et investit dans une boutique pour laquelle elle sélectionne elle-même ses marques, grâce à l’œil expert acquis chez Popy Moreni.
La vie menant parfois vers d’autres frontières, c’est à Belfort que Graziella pose ensuite ses valises. « Je ne connaissais personne à Belfort, je me sentais un peu loin de tout … Alors j’ai été ravie de constater en arrivant qu’il y avait une boutique de vêtements en bas de chez moi. La propriétaire avait un espace salon de thé, où je descendais souvent, pour discuter chiffons. »
Arrêt sur Image
Loin de ses repères, Graziella prend du recul, se recentre sur elle-même, sur son travail, et se pose une question essentielle : « Quel est mon style ? ».
Isolée des réseaux de création qu’elle connaissait, la créatrice prend conscience pendant cette période de « méditation stylistique », de la nécessité, pour une marque, de se différencier pour réussir. Elle se concentre donc sur ce qui fait son identité, ses valeurs.
– le tulle, que la créatrice a toujours aimé, pour ses couleurs, son prix accessible, et la multitude de matières qui le constituent : soie, plumetis, dentelle, etc.
– et pour la féminité, la sensualité.

Le produit-phare de la marque était né.
Le développement économique
Forte de son introspection, et de ce produit différenciant, Accordéon poursuit son avancée, et crée ce qui sera son signe distinctif, le « Bibi », ou rosace très technique de tulle qui ornemente les trousses, sacs, et autres créations. La marque commence à être distribuée, chez Popy Moreni, mais aussi sur internet, et chez Kumkat*.
Les trousses de toilette existent en plusieurs formats, dans des couleurs franches et vives, dans un esprit que j’ai trouvé « très Deauville », avec ses cabanons de bord de mer, et ses transats rayés.
Mais c’est grâce à une certaine audace de Graziella que la marque connaît un tournant de croissance : Chantal Thomas découvre ses créations lors de l’édition 2009 de Talents de Mode. Chantal Thomas flashe sur les trousses en skaï noir, avec le fameux bibi, et les commercialise sous sa griffe. « Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’elle me remarque, que cela aille si vite, ni à ce qu’elle me reçoive en personne ! »

Pour la nouvelle collection, Accordéon poursuit dans l’univers de la féminité, de la sensualité, et proposera sous sa griffe, mais dans les points de vente Chantal Thomas, une ligne de sacs, en cuir et bibi. Coup de cœur pour la pièce phare de la collection, étonnante, que j’ai pu découvrir en avant-première…. Vivement l’automne pour les photos !!!!
Graziella explore aussi d’autres univers, en essayant toujours d’être là où on ne l’attend pas… Dans la décoration par exemple ! « Ce serait trop « facile » de prendre mon bibi, et d’en faire un chapeau. Alors j’essaie de trouver d’autres usages, d’autres symboles de féminité ».
J’ai adoré : la pochette range-lingerie – ou sex-toys, pour les plus audacieux… : -)
Nathalie Rykiel n’a qu’à bien se tenir.
Note : Dans cette série de rencontres avec les Jeunes Bullbes, j’ai trouvé cet entretien avec Accordéon très intéressant, car contrairement à elsafontange, Accordéon est une marque qui a passé le niveau 1 de développement. La maturité stylistique et économique dont Graziella fait preuve lui permet de se concentrer sur la commercialisation de la marque. Sa stratégie, couplée avec une diversification volontaire, est donc très différente, ce qui fait le sel de ces entrevues.
*marque de lingerie lyonnaise.
« Accordéon was the name of my shop. »
« I’ve always liked the spirit of the French traditional open-air and retro restaurants. »
Graziella started with a shop Cours Vuitton in Lyon, where she sold new designers’ clothes and accessories, and sometimes creations of her own. After working with Popy Moreni and suppliers from The Sentier in Paris, she’s having an expert eye for creation, which helped her reveal new talents.
A while after, fate decreed that she had to move to Belfort. In that city, where she knew nobody, the climate was conducive to introspection, so she started to wonder «What is my style? ». Her reflection led her to identify her identity, her values.
So emerged tulle and feminity. Her first creation was in fact for her own use, at the maternity home. She made herself a make-up and sponge bag using waxcloth. Her chance was to seduce Chantal Thomas with her bag at the Talents de Mode 2009 designer contest: the famous designer ordered a series of black skai under her own brand. Now business has been launched, and the new collection is soon to be published. I can’t wait to tell you about a bag I had the chance to discover in preview! It’s simply amazing.
Graziella explores anytime other universes, other uses of her « Bibi », a funny and feminine rose of tulle, which she sews everywhere. « It would be too easy to simple use it as a hat ! I have rather find other ideas, unexpected ones ». I really loved the fine underwear case, where you could also store your sex-toys !
Another sign of growth? Accordéon has been chosen to working with The 2010 Biennale de la Danse, taking place in September (soon more info).