C’est LE salon des professionnels de la lingerie et du balnéaire, spécialisé dans les matières premières et apprêts pour ce secteur. Comme le dit le slogan : c’est « Là où tout commence » !
Bonjour !
Je suis le Fil. Je suis une vraie star, vous me connaissez tous.
Mais vous connaissez rarement mon histoire, elle est pourtant cousue de fil blanc !
Alors voilà :
Au commencement, il y a les fibres, naturelles ou chimiques, qui constituent mon ADN.
– Les fibres naturelles sont d’origine animale ou végétale : la laine, la soie, le lin, le coton, etc.
Pour me donner corps, elles sont d’abord lavées, peignées (on parle aussi de cardage) avant d’être transformées en filaments (moulinage).
Pour simplifier, rappelez-vous la Belle au Bois Dormant, et son rouet. Aujourd’hui, ce sont des machines industrielles mais le principe reste le même.
Les écheveaux de fils sont ensuite assemblés et torsadés ensemble (c’est la filature) autour de l’âme (le fil principal) pour me créer.
On obtient des bobines de fil.
– Les fibres artificielles (transformées à partir de fibres naturelles) et chimiques sont moins identifiables, car les innovations sont nombreuses. D’un magma chimique, on produit des filaments, par exemple le polyester ou son dérivé, l’élasthane, qui peuvent être enchevêtrés avec des filaments naturels.
Pour mémoire, un de mes ancêtres, le premier fil synthétique, appelé Nylon a été inventé par un ingénieur de l’entreprise Dupont en 1935.
Ce sont eux aussi qui ont développé les polymères, mes cousins, comme le Teflon, le Néoprène, le Kevlar, le Lycra.
Plus le fil est « dense », c’est-à-dire formé de beaucoup de filaments, plus il est de bonne qualité.
C’est cette qualité qui donne ensuite au tissu sa qualité finale : résistance, souplesse, légèreté, beauté, etc.
Pour baisser les coûts, les fabricants réalisent des mélanges, par exemple coton/polyester, ou soie / coton ou cachemire / soie, etc.
En termes de proportions, les fils synthétiques et artificiels gagnent du terrain depuis quelques années. Le fil rouge est bien sûr le coût de production lié au coût des fils de qualité (ex : coton d’Egypte), mais aussi aux propriétés attendues du produit final. Par exemple, un sous-vêtement nécessite forcément une part d’élastique, les sous-vêtements en 100% coton sont donc assez rares.
Une fois que je suis officiellement né, je peux être teinté, et l’étape suivante est la fabrication du tissu, constituée de milliers de mes homologues. Le tissu ne tient pas qu’à un fil !
Il y a deux possibilités : soit je suis tissé, avec une structure « chaîne et trame », à la manière des métiers à tisser traditionnels. Les fils de chaîne définissent le droit fil, toutes les couturières le savent, soit …
Attendez, j’ai perdu le fil, ah oui, je suis tricoté, on parle alors de maille, et plus de tissu.
Vient ensuite l’étape du traitement, ou d’ennoblissement. C’est là qu’on me pomponne, j’adore !
C’est à cette étape que l’on donne ses propriétés au tissu : imperméable, ignifuge, teinture, impression, motifs, etc.
Les motifs sont créés par les designers textiles en interne ou en externe, dans les studios de graphisme.
La matière obtenue (maille ou tissu) peut-être aussi améliorée par des façonniers, qui vont lui donner un aspect froissé, plié, déchiré, déteint, découpé au laser, etc.
Ces traitements mécaniques, ajoutés à la qualité du tissu ou du fil, donnent sa valeur ajoutée à la matière.
De fil en aiguille, à travers la maille ou le tissu terminé, je participe aussi bien au produit fini (le maillot de bain ou le soutien-gorge), qu’aux apprêts pour celui-ci (produits intermédiaires comme les bretelles, les galons et rubans, les dentelles, mailles bloquées, etc.)
Aujourd’hui, les tissus dits techniques, réalisés avec mes cousins les fils synthétiques ou artificiels, ont le vent en poupe, car les nouvelles technologies permettent d’explorer d’autres secteurs, et d’inventer de nouvelles propriétés.
Les domaines d’application sont gigantesques : habillement bien sûr, mais aussi transport, revêtements de l’habitat, sport, cosmétique, aéronautique, médical, automobile, etc…
Au fil de l’eau, ils représentent donc une vraie manne financière, plus de 100 milliards d’euros en 2010, ce qui explique des investissements en R&D croissant des entreprises.
Certains tissus techniques sont déjà accessibles au grand public, notamment dans le domaine de la cosmétique :
– les culottes micro-encapsulées de produits anti-cellulite par exemple : dans ce cas, mes copains les fils sont tous munis de nano-capsules contenant un produit actif,
Et dans la lingerie :
– à travers les maillots de bain et sous-vêtements gainant : le Shapewear, qui se développe de manière exponentielle depuis cinq ans, que l’on trouve aujourd’hui avec des motifs placés, une grande nouveauté,
– et les Invisibles / sans coutures : par exemple les culottes moulées directement. Là, souvent plus de fils !
Voilà, vous connaissez toute l’histoire !
Incroyable non, la vie d’un fil ?
Plus d’infos sur Interfilière sur Place, Porte de Versailles, du 9 au 11 juillet, ou sur leur site internet.
Sources images : Merci Google Images (la liste est trop longue, mais je l’envoie sur demande).