Accessoire must-have de l’été : l’éventail

Ajouré, peint à la main, en tissu, papier, bambou, ivoire, plumes, à motifs floraux, naïfs, touristiques, l’éventail  est présent dans toutes les civilisations à travers le globe, et ce, depuis des millénaires. Pourtant il a aujourd’hui quasiment disparu de notre quotidien… C’est dommage ! Avec le réchauffement climatique, les éventails fleurissent dans les goodies des marques et deviennent la solution non polluante idéale pour se ventiler en cas de canicule. Plus efficaces qu’un flyer en carton, on vous dit tout sur cet accessoire qui gagnerait à revenir dans les collections actuelles.

Focus rapide sur l’histoire de l’éventail

Masque Toutankhamon via pixabay par Thorsten Dittmara
Masque Toutankhamon

On raconte que l’ancêtre de l’éventail est né en Inde, et qu’il a ensuite conquis les autres contrées.
Instrument utilitaire à l’origine – petit souffle d’air, mais aussi chasse-mouches – il gagne très vite en séduction, et devient un outil d’apparat, de charme, qui complète une toilette.

Associé souvent à l’Espagne, et aux danseuses de flamenco, l’éventail est un objet traditionnel dans d’autres cultures : le Japon, la Chine, et les civilisations asiatiques avoisinantes. Il présente des décors or et pierres dans les civilisations précolombiennes, et dans l‘Antiquité égyptienne. 

Au Japon, il est accessoire de théâtre Nô, et d’arts martiaux, comme en Chine, où il fait office d’arme. Il est alors utilisé  fermé comme un bouclier au combat au sabre.

En France, il est par ailleurs devenu un outil de propagande politique pendant la Révolution.

L’éventail, symbole de puissance

Aujourd’hui, l’éventail est plutôt utilisé par les femmes. Dans les civilisations qui nous ont précédé, l’éventail était néanmoins avant tout l’apanage des puissants mais aussi l’instrument de rituels liturgiques. L’ancêtre de l’éventail, ou flabellum, était d’ailleurs un attribut du Pape, jusqu’au concile Vatican II il y a 40 ans environ !

Des éventails de cérémonie ont par exemple été retrouvés dans la tombe de Toutankhamon. Seules manquent les plumes, qui ont évidemment disparu. Les Grecs utilisaient des plumes de paon ou des feuilles de lotus, les Egyptiens raffolaient des plumes d’autruche. 

Rubens-Marchesa Brigida Spinola Doria -1606 - nga Washington
Portrait de Marchesa Brigida Spinola Doria signé Rubens 1606, NGA Washington

Du vent sous toutes ses formes !

C’est à la Renaissance, avec les grands navigateurs, que l’éventail japonais et l’éventail précolombien envahissent les cours d’Europe.
On parle alors d’esmouchoirs, d’esventours, ou d’esventoirs.
L’Italie devient un pays de production, et se perfectionne dans l’utilisation de peaux de cygne ou de velin, sur lesquelles sont dessinées des scènes mythologiques ou des reproductions de peintures. L’iconographie se développe, notamment vers des scènes pastorales, pour la production d’éventails de mariage.
Aujourd’hui l’éventail individuel, c’est-à-dire portable, existe dans de multiples formes : quart de cercle, drapeau – à l’italienne, on parle d’écran – en feuille de lotus, etc., et dans de multiples matières. Le premier éventail pliable est une innovation japonaise, qui apparaît selon les études au IXème siècle.

Disparition de l’éventail au XXème siècle

Progressivement, avec l’évolution des sociétés de l’Ere industrielle, les éventails disparaissent. A la fin du XIXème siècle, ils sont fabriqués en celluloid, et deviennent objet publicitaire. Au  XXème siècle, on imagine une production de masse, à des fins touristiques, ce qui pour moi a sonné le glas de l’usage des éventails. Et pourtant, il en existe encore aujourd’hui de magnifiques, notamment dans la collection permanente du Palais Galliera, Musée de la mode de Paris.
Dans l’art, l’éventail reste très présent au XIXème siècle, notamment dans l’oeuvre de James Tissot, qui représente l’aristocratie anglaise.
James_Tissot_-_The_Gallery_of_HMS_Calcutta_(Portsmouth)- Wikimédia
James Tissot – la galerie du HMS Calcutta
Femme à l'éventail 1873 James Whistler NGA Washington
Femme à l’éventail 1873 James Whistler – NGA Washington

L’éventail aujourd’hui, accessoire si utile et caméléon !

Il fait chaud, toujours plus chaud l’été, avec la canicule liée à l’effet de serre. Et pourtant, l’éventail ne revient pas toujours dans nos habitudes…
Pourtant… C’est :
  • Un accessoire déclinable à l’infini, comme le sac à main par exemple.
  • Un objet qui fait preuve d’un raffinement à l’extrême, en témoignent les éventails chinois en bois peints à la main
  • Empreint de féminité, il donne une touche très glamour, associé à la séduction, et au « battement de cils » 🙂

    Saviez-vous d’ailleurs que la gestuelle de l’éventail est très codifiée au XVIIIème siècle :
    une position, comme pour les mouches de visage, peut vouloir dire, « je suis libre ce soir » !

  • Il devient indispensable par ses grosses chaleurs !!!! surtout qu’il tient dans un sac !
  • En Espagne, c’est comme le mascara, on ne sort pas sans ! (extrait de Théophile Gautier)

L’éventail et moi ?

Fan d’éventails depuis que mes parents m’en avaient ramené un, en bois de santal ajouré du Viet-Nam – ça sentait tellement bon ! – j’ai demandé à une amie de passage à Madrid de m’en ramener un… Ah la la, il est magnifique !!!! Merci Marie 🙂

Où trouver un bel éventail aujourd’hui?

Si vous n’avez pas comme moi la chance d’avoir une amie qui voyage, ou de la famille en Espagne, vous trouverez votre éventail :
– Sur internet : les sites de flamenco comme Flamencoexport
– chez les distributeurs de la marque lyonnaise Véra Pilo. C’est une jeune marque d’éventails, dont l’univers est très fun, très coloré. En bref, très chouette.
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