Escapade au Musée de la Chaussure de Romans [Expo]

Ca faisait un moment que j’en avais envie, mais l’occasion d’aller à Romans ne se présente pas tous les jours. Et voilà qu’elle est arrivée, alors je l’ai saisie, pour découvrir le Musée International de la Chaussure de Romans. Bon, le nom est un peu pompeux, mais le musée reste simple et très accessible. Entre passionnés de chaussures, on se comprend 🙂

Musée Chaussure Romans
Musée Chaussure Romans – ancien couvent de la Visitation

Musée de la Chaussure de Romans

Le musée est situé dans un ancien couvent devenu pensionnat pour jeunes filles et hôpital pendant la guerre. Les murs ont une histoire, et ce, depuis la construction d’un donjon au Moyen-Âge. Le donjon a fait place à des bâtiments plus modernes au XIXème s.
La visite du musée est donc aussi l’occasion de découvrir quelques parties de ce monument historique protégé.

Pourquoi Romans?

Vous ne le savez peut-être pas, mais avant d’être la capitale de la chaussure de luxe, Romans était la capitale du cuir. De nombreuses tanneries et mégisseries, les deux métiers principaux qui permettent de traiter les peaux des animaux pour en faire le cuir, se sont établies dans la région depuis le Moyen-Âge. Une des salles du musée, une des plus intéressantes à mon avis, présente d’ailleurs ce savoir-faire un peu oublié, à travers les machines et outils utilisés.

Stéphane Kélian RITA tressageCoup de coeur : l’interview filmée de M. Georges Kélian, fondateur de l’entreprise Stéphane Kélian dans les années 1960, qui revient sur la créativité et le talent de l’entreprise en matière de tressages (modèle RITA ci-contre).
Un monsieur attachant et passionné proche de ses employés, qui n’avait pas l’impression de travailler car il aimait son métier.

Le saviez-vous ? Georges et Gérard choisissent le nom de leur frère Stéphane, qui les rejoint en 1975 parce que « ça sonnait mieux à l’international ».

La chaussure est arrivée plus tard à Romans pour atteindre son apogée après la deuxième guerre, grâce notamment aux maisons Fenestrier au XIXème siècle et Charles Jourdan à partir de 1923, très connue pour sa licence exclusive avec la maison de couture Christian Dior !
Cette réputation en matière de chaussures de qualité existe toujours malgré les crises successives du secteur dans les années 70, 90 et 2000.

Escarpins Charles Jourdan pour Christian Dior

Entre ethnographie et histoire de la chaussure

La chaussure comme objet d’art et témoin de civilisation. Ca pourrait être le titre d’un de mes cours en histoire du luxe ^^, mais c’est surtout l’angle pris par le musée pour traiter de ce sujet si multiple qu’est la chaussure. Entre créativité et luxe, diversité et histoire, le musée a choisi de présenter quelques uns (environ 300 paires sur la collection de 8000 du musée) des modèles phares des différentes époques de l’Antiquité en Egypte ou en Grèce à nos jours, avec des bottiers célèbres comme Hellstern, André Pfister, Sarkis der Balian ou André Pérugia.

Sandales André Pérugia
Sandales André Pérugia

Une partie de l’exposition est plus historique, comme vous l’avez compris, l’autre plus ethnographique, avec des exemples de chaussures portées sur les cinq continents : tongs africaines, chaussures de sorcellerie d’Océanie (en cheveux et plumes d’émeu !!!), bottes mongoles en peau de requin, mocassins amérindiens brodés de piques de porc-épic, etc… Dépaysement garanti!

Le saviez-vous, la chaussure la plus portée au monde est… la tong !

La chaussure de Romans sinistrée ?

Le secteur de la chaussure a beaucoup souffert pendant les années 2000, la plupart des entreprises ont fermé leurs portes ou ont été rachetées, comme Stéphane Kélian en 2007 (qui renaît depuis deux ans) ou Charles Jourdan. Heureusement, certaines entreprises continuent à faire vivre le secteur, notamment Robert Clergerie, qui a surmonté ses difficultés et racheté Fenestrier, Le Soulier Français <3 (qui fabrique notamment les chaussures Ellips et Bichette, sa petite soeur), Magic Feet, spécialiste de la chaussure de danse, Milémil, celui de la chaussure de football, ou encore Max Vincent, une entreprise familiale reprise par d’anciens salariés licenciés de Stéphane Kélian.

Ces entreprises sont présentées dans l’une des dernières salles du musée, comme un geste volontaire d’espoir pour l’avenir de la région. Moi j’y crois !

Le musée de la Chaussure de Romans  est accessible facilement par l’autoroute en venant de Lyon, Grenoble ou Marseille.

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