Fashion Mix, ou les influences barbares de la mode française

Je sens que cet article va faire polémique 🙂

Comprenez-moi bien, quand je dis barbare, je le dis au sens propre, grec du terme, c’est-à-dire étranger ! Car cette exposition Fashion Mix à la Cité de l’Immigration, Porte Dorée à Paris, propose de découvrir la face cachée de la mode française du XXème siècle à nos jours : ses influences multi-nationales.

Fashion Mix expo Mode Ici et ailleurs

Et oui, étrangement, l’élégance à la Française, le raffinement parisien, la Mode de Paris n’est pas créée par des Français. Vous ne le saviez pas ?

La Haute-Couture française n’est pas française

Elbaz chez Lanvin, Lagerfeld chez Chanel, Baptista chez Lacoste, Wang chez Balenciaga, Simons chez Dior, les plus grands directeurs artistiques des maisons françaises de nos jours ne sont pas natifs de France !

A l’heure où la question de l’immigration, de la nationalité fait débat, cette exposition prend position avec beaucoup d’humilité et de modestie – si ce n’est le lieu dans lequel elle est présentée : fonder une Cité de l’Immigration c’est forcément prendre parti vous ne trouvez pas ? Fashion Mix, c’est pour moi un pied de nez atypique à tous les frondeurs et c’est aussi pour ça qu’il faut aller voir cette expo.

Je ne souhaite pas parler politique, car si je m’y intéresse comme toute citoyenne, mon avis n’est pas très important (et surtout pas expert !).
En revanche, je vous parle de cette expo parce que c’est une manière formidable, accessible et objective je trouve d’aborder un sujet d’actualité aussi vivace et mordant.

Aux côtés des robes de grands couturiers de Charles Worth à Yamamoto, en passant par Schiaparelli ou Balenciaga, on découvre des registres d’immigration – beaucoup de paperasse en fait ; la lourdeur de l’administration existe depuis longtemps hihi – et le savoir-faire de maisons oubliées, Irfé par exemple.

Irina et Félix Youssoupoff

Fondée en 1924 par IRina et son mari FElix Youssoupov, aristocrates russes en exil pour échapper à la Révolution d’Octobre, elle sort de l’oubli aujourd’hui avec de nouvelles collections. Dans Fashion Mix, on redécouvre cette maison à travers ses archives, son catalogue de broderies et ses carnets de commandes.

Porter son attention sur ces éléments, en dehors des bienfaits évidents côté culture générale et mode bien sûr, c’est quelque part remonter le temps, plonger dans l’Histoire, explorer une période bien précise de notre passé collectif. C’est émouvant de découvrir l’histoire des ces gens, d’imaginer leur quotidien, les épreuves qu’ils ont traversées. Et j’ai aussi trouvé passionnant de voir comment l’histoire de ces personnes ordinaires rejoint l’Histoire, comment grâce à ces traces de leur existence, ils deviennent extraordinaires et s’inscrivent dans la continuité de notre civilisation. Vertigineux, enrichissant et fascinant !

La bonne nouvelle, c’est que l’exposition, qui devait se terminer au 31 mai, est prolongée d’un mois. Alors allez-y !

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